Pour une écologie pirate. Et nous serons libres

Posted by on mars 31, 2023 in Essai, Thèque | 0 comments

Couverture du livre intitulé Pour une écologie pirate de Fatima Ouassak

Pour une écologie pirate. Et nous serons libres

Essai écrit par Fatima Ouassak
La Découverte, 2023 (198 pages)
Présentation par la maison d’édition

Une véritable mise à nu des enjeux et des conséquences d’une écologie menée par des classes moyennes et supérieures blanches qui ne prennent pas en compte la question coloniale, voilà ce qui apparaît en lisant de livre de Fatima Ouassak, Pour une écologie pirate. Et nous serons libres.

Comment en finir avec un système capitaliste historiquement construit sur la colonisation, comment limiter ses effets destructeurs sur l’ensemble du vivant ? Pas en essayant de sauver le confort des personnes bénéficiant d’un privilège blanc, de classe et d’une capacité de circuler les mettant potentiellement l’abri, comme on l’a vu avec la gestion politique de la pandémie de covid. Mais – comme le prône bell hooks –, en partant de la marge. Des besoins des personnes les plus vulnérabilisées par ce que Fatima Ouassak nomme le système colonial-capitaliste : les enfants des quartiers populaires, issu·es pour la plupart de l’immigration post-coloniale, parqué·es dans des espaces bétonnés, dont la circulation est contrôlée en permanence par la police. Les sans-terre constamment « sous-humanisé·es ». En reprenant du pouvoir, en s’ancrant dans un territoire.

Quel serait le levier d’un front international pour la défense du vivant ? La liberté universelle de circuler. La fin des frontières. De ces murs qui séparent à l’échelle mondiale les populations déplacées en fonction de l’utilité qu’elles peuvent avoir pour les populations du Nord global. Une liberté qui ne permettrait plus d’exclure, de diviser, d’exploiter, de déplacer le coût écologique du capitalisme chez les sous-humanisé·es. Une liberté rendue aux personnes qui en sont principalement privées, parce qu’enfants, non blanches, porteuses d’un passeport qui les limitent, femmes, LGBTI…

Voilà l’horizon pirate : libérer la Méditerranée de son rôle de trieuse tueuse, en faire un « point de ralliement des mutineries du Sud comme du Nord », de l’Afrique comme de l’Europe, dans une alliance du vivant. 

Pour un monde respirable, libéré des ravages de l’industrie agroalimentaire, où l’on a le pouvoir de prendre soin de tous les corps, sous-humanisés comme non humains.

Enfin un projet à la hauteur des enjeux de la catastrophe climatique comme de la menace fasciste. 

 

NB : J’ai également publié cette présentation sur le site SVT Égalité.